L'océan est éteint, noire chandelle grasse,
Déversant la lumière assombrie du mazout,
Pailleté de goudron, d'un fin manteau qui goutte,
Sombre d'humanité, la vague les embrasse,
Ceux qui sombrent.
Les yeux collés-les yeux blessés d'avoir trop vu,
Quelque oiseaux s'en vont, oh, s'en vont quelques plumes,
Et tous les derniers cris en linceul de bitume,
Enlacés dans la mort à l'océan perdu,
Ceux qui sombrent.
Ce n'est pas notre faute, allez donc voir ailleurs,
Les fantômes noircis dans l'écrin de soirée,
Justement aujourd'hui encore reclamaient
Plus encore d'hantés pour les oiseaux qui pleurent,
Ceux qui sombrent.
La plage est blanche, et l'encre assechée en galets
Note quelques mots gris pour l'enfant qui s'endort;
Il lui faudra laver ce qu'on appelle l'or,
Puisse t-il donc un jour contempler l'oiseau vrai,
Pas la statue mazoutée.