Un mur blanc... Un couloir blanc.. Un dédale de couloirs et d'instruments blancs... Ils appellent ça un hôpital... Je marche entre les différentes portes où sont inscrites des choses qui ne m'interessent même pas... Je ne cherche qu'une chose, qu'un numéro... Lorsque je l'aperçoit enfin, placardé sur la droite, à quelques mètres de moi. Deux petits coups frappés à la porte et quelqu'un vient ouvrir... Une dame, d'un âge encore jeune, nous fait entrer... Mon regard se pose d'abord sur les murs de la chambre, tout aussi blancs que ceux du couloir... Et sur le pied de lit aux draps immaculés et à la couverture bleutée... Et là, mon regard déjà rempli d'appréhension se pose sur la tête de lit. Un patient y dort sans se préoccuper des bruits ambiants, seulement occupé par les rêves qu'il doit faire, ou ne pas faire... Une perfusion dans le bras gauche, l'autre étendu puisque non utilisable non plus, ou presque... De longs serpents de plastique reliant le nez à quelque chose d'invisible, tellement le paquet de tuyaux s'enmêle... Des bouteilles accrochées à un piquet avec bien d'autres choses qui me sont inconnues... Mon regard reste figé sur le visage du patient, le visage de quelqu'un qui dort... Mais avec le décor d'un hôpital et de tuyaux en tous sens... Je regarde mon père et la dame, mère du patient, commencer à discuter, mes yeux ne cessant de se poser sur le visage figé et sans expression particulière de mon ami endormi. Je sens les larmes me monter aux yeux alors que je réalise que ce qui m'entoure n'a rien d'irréel... rien d'un cauchemar dont on serait heureux de se réveiller... Non, les murs, les sols et les linges blancs sont bien réels... Mon ami dans un lit d'hôpital aussi... J'essaye de suivre du regard un ou deux tuyaux transparents, certains vides, dautres remplis de liquide.. Mais j'abandonne bientôt, trop occupée à essuyer les larmes qui commencent à me couler le long des joues. Même couleur que la bouteille en face de moi, même texture, même apparence, mais pas même origine...