Une histoire de personnages

(encore un truc qui va jamais se finir, mais bon... Autant s'occuper intelligement)


Il faisait nuit, dans la ville d’Astemir. Une nuit sans lune, sans étoiles, parcourue uniquement des clameurs du vent et du glissement de la brume. Il n’y avait pas un chat qui osait s’aventurer dans les rues. Pas un chat ? Pourtant, on pouvait entendre trois bruits de pas différents qui résonnaient sur la grande place du centre-ville. L’un, le plus distinct et le plus étrange, était lourd, métallique, parcouru de légers cliquetis. Une silhouette à la démarche puissante, presque reptilienne, apparut sous le manteau du brouillard. Un autre, le plus léger et le plus discret, ressemblait plus à un frottement entre le sol et un tissu. Personne ne pouvait vraiment le deviner. Une ombre se détacha du flou, aux côtés de la première, semblant flotter au-dessus du sol. Le contraste entre les deux sensations était flagrant, mais surtout, très inquiétant. Le dernier bruit de pas se situait entre les deux premiers. C’était le simple contact de bottes d’homme avec les vieux pavés de la place. Enfin, une troisième silhouette fit son apparition près des deux autres, d’une démarche pour ainsi dire normale. Pourtant, cela n’enlevait rien à l’atmosphère inquiétante. Que faisaient ces trois êtres indéfinis dehors ? L’un d’eux, celui qui flottait au-dessus du sol, fit s’élever doucement sa voix grave et lisse, aussi impassible et froide qu’une statue de pierre :
« C’est inutile de marcher ainsi dans un tel endroit. Cela ne nous apportera rien de plus. Cela ne nous sauvera pas.
- Tu veux p’têt’ qu’on r’tourne au hangar pour qu’on se fasse rosser ? rétorqua l‘être aux bottes d’homme avec sa voix criarde.
- Commencez pas, vous deux. La seule chose qu’on puisse faire pour le moment, c‘est aller dans la réserve de la bibliothèque. Fin de la discussion. »
Le propriétaire des pas métalliques venait de parler. C’était une voix de femme rauque, grave, emplie d’autorité avec un fond d’agressivité.
« C’est bon, on y est. »

(pas de réponses, mais suite quand-même, j'ai envie de bousiller le clavier, today )

La femme ouvrit la porte vitrée d’une vieille boutique. Lorsqu’elle entra dedans, l’odeur de renfermé et de papier vieillit l’assaillit en contrastant avec celle, fraîche et humide, du dehors. Les deux autres personnes entrèrent à leur tour dans la pièce sombre, celle à la voix criarde manquant de se cogner contre une étagère de livres, alors que la femme aux pas métalliques contournait le comptoir en le longeant des doigts pour aller dans l’arrière-boutique.
« J’espère qu’Elle est là, sinon Elle va m’entendre.
- J’t’empêcherais d’Lui faire du mal.
- Est-ce vraiment le moment de proférer des menaces contre Elle ? Vous savez aussi bien que moi qu’Elle n’a qu’une parole.
- Ouais ouais, on sait. Par ici. »
Une vieille porte grinça, laissant filtrer la faible lueur dansante d’une bougie.
« Mais comment tu fais pour pas te cogner, Van ?
- Je suis un homme dragon. Je nyctalope, répondit le surnommé Van, celui dont on ne peut deviner les pas.
- Veinard ! J’m’en prend plein la figure, moi ! Spyra, comment tu fais, toi ?
- Je touche les objets, mon grand. Venez un peu par ici, Elle nous a laissé de quoi y voir plus clair.
- Je n’en avais aucun besoin, informa Van, mais si cela peu vous aider.
- Navrée de pas être une femme dragonne.
- Trêve de bavardages ! J’ai la dale et en plus j’suis pressé de La revoir !
- Cyd, aies l’obligeance de te calmer et regarde sur quelle marche se posent tes pieds.
- A vos ordre môssieur le bourgeois.
- Pauvre rustre.
- A bon entendeur.
- Couchés, vous deux, ordonna Spyra »
Ils descendirent tous trois des escaliers en bois à l’aide de la bougie. Bientôt, une lueur se montra en bas, et ils arrivèrent dans une pièce froide mais très bien éclairée par des bougies, des torches et de vieilles lampes à huile. Au milieu de carton remplis de livres et de coffres de bois était assise une jeune demoiselle aux magnifiques cheveux blonds et aux yeux bleus-gris ensorcelants. Vêtue d’une tunique bleu clair et d’une longue cape outre-mer, elle se leva à l’aide de son bâton surmonté d’un croissant de lune et marcha gracieusement vers la femme aux pas métalliques.
« Où étiez-vous passés, vous trois ? Voilà depuis le coucher du soleil que je vous attend ! »

jwaaaaa j'aime

(merci ^^)

Celle qui était entrée avec les deux hommes fit un pas vers la demoiselle en bleu, ses griffes de métal cliquetant sur le parquet. En effet, Spyra était bien humaine, mais son altercation avec un dracoliche lui enleva ses jambes et son bras gauche. Les elfes qui lui avaient porté secours les remplacèrent par les os du reptile qui fut vaincu et les changèrent en métal pour plus de solidité. Toute de noir vêtue, il manquait une jambe à son pantacourt et la manche gauche de son haut à manches longues, mais sa cape était en parfait état. La cicatrice qu’elle portait presque fièrement sur son oeil gauche ne l’avait aucunement rendue borgne, ce qui relevait du miracle, même si son origine restait inconnue. Dans son dos se tenait docilement son épée-harpon noire, rangée dans son fourreau brun.
« On a eu comme un petit...retardement.
- Je vois ça.
- J’espère que vous nous excuserez de ce léger incident, pria Vanycent en faisant la révérence. »
Vanycent Manoirouge était un homme d’une trentaine d’années, fin et élancé. Son visage triangulaire et sa peau extrêmement blanche en ajoutait à l’impression qu’il s’agissait d’un démon. Ses yeux rouge foncé, ses habits noirs et sa cape rouge déchirée n’arrangeaient pas les choses. Il portait un gant de cuir à la main gauche. Étant un homme-dragon, la totalité de son bras gauche ressemblait à un mélange de patte antérieure de reptile et de bras humain, gardant les cinq doigts de la main, mais en y ajoutant des griffes et laissant des esquisses d’écailles noires tout le long du bras en ne mettant pas la texture de côté. Elémentariste de la foudre, sa puissance venait du fait qu’il ne montrait jamais ses émotions, sauf parfois avec le son de sa voix. Son impassibilité était désarmante, et pouvait le tirer de bien des situations périlleuses.
« Angel, en te voyant, le soleil pâlit !
- Et c’est repartit, soupira Van. »
Cyd, le dernier être aux bottes d’homme, était en fait le jumeau de Spyra. Leur ressemblance venait surtout de leur caractère mais aussi des traits de leurs visages, à la fois burinés à la manière du peuple du désert et doux comme ceux des anges. Pourtant, aucun des deux n’était vraiment un envoyé du Ciel.
Il arborait fièrement des lunettes d’aviateur sur son front comme Spyra portait sa blessure à l’œil. Son manteau également d’aviateur bleu sur le dos, son pantalon de lin brun et ses bottes de militaire aux pieds, il fit tournoyer sa lance entre les doigts de ses mains couvertes par des gants de pilote pour ensuite saluer la demoiselle en bleu – Angel est son nom – avec désinvolture. Le pauvre inventeur/dragueur de Cyd en avait définitivement pincé pour l’élémentariste de l’eau et de l’air. Il faisait souvent pitié à Vanycent et désespérait sa sœur…